Le cyclone Matthew n’a pas épargné les écoles du Sud et de la Grand’Anse dotées du Tableau Numérique Interactif.
Dès que les interventions les plus urgentes ont été achevées, nos équipes ont pu commencer à recenser les vidéoprojecteurs : la plupart étaient soumis aux caprices du vent et de la pluie depuis plusieurs jours car ils n’étaient plus protégés par les toitures qui avaient été presque partout arrachées. Les vidéoprojecteurs ont alors été démontés et mis à l’abri.
Démontage et nettoyage des pièces, séchage et remontage… A notre grande surprise, la quasi-totalité des TNI ont redémarré sans problème.
Nous avions pu vérifier la solidité de ces équipements en constatant le nombre très limité de pannes auxquelles nous avions été confrontés. La plupart du temps, ces pannes étaient liées à la lampe du vidéoprojecteur qu’il suffisait alors de changer. Mais nous n’imaginions pas que les vidéoprojecteurs résisteraient aux intempéries pendant plusieurs jours (plusieurs semaines pour ceux situés dans des zones plus difficilement accessibles).
Bien entendu, il nous faudra juger sur la durée que les TNI n’ont pas été usés par ces évènements. Mais nous ne regrettons pas d’avoir choisi ce modèle adapté aux climats tropicaux (dixit la publicité) et dont certains dénigraient la robustesse, car trop lourds, trop gros, trop chers…
Nous avons eu une autre surprise en faisant le bilan du passage de l’ouragan dans le groupe scolaire Paradis des Indiens aux Abricots. Nous y avions déployé plusieurs installations solaires, les panneaux fixés en haut de solides poteaux métalliques fichés dans un coffret de béton. Situés au cœur de la trajectoire du cyclone, panneaux et poteaux avaient-ils résisté aux bourrasques de plus de 200 km ? Avaient-ils été endommagés par les projectiles de toutes sortes propulsés dans les airs par les vents en furie ?
C’est la question que nous nous posions en nous rendant aux Abricots pour faire un bilan général avec Mica de Verteuil et Brunache, le formateur d’Haiti Futur pour la Grand’Anse. Eh bien, les poteaux supportant les panneaux n’étaient pas tous tombés : la plupart avaient été pliés, parfois presque au raz-du sol mais leurs panneaux toujours fixés et dirigés vers le ciel. Certains récupérables, d’autres, frappés par des objets volants, devenus inutilisables…
De retour à Camp-Perrin, nous sommes prenons conscience que nous devons disposer d’un espace où nous pourrons, si nécessaire, stocker du matériel en nombre et réaliser des opérations de maintenance de masse. Décision prise avec Vivens – le coordonateur des techniciens du Sud de construire un atelier de maintenance qui pourra également par la suite être un lieu de formation à l’entretien de ce matériel.
Début janvier 2017 le terrain est trouvé et les travaux de fondation peuvent démarrer…